Né à Rodez en 1842, Amans-Joseph Fabre suit ses études secondaires au lycée de la ville. Licencié es-lettres à la faculté de Toulouse, il débute sa carrière de professeur aux collèges de Millau, Figeac, Auxerre et Toulon.

1867 : reçu premier à l'agrégation de philosophie, il est nommé au lycée de Caen (Calvados). Ses opinions étant jugées trop républicaines, il est suspendu de ses fonctions en 1868.
1870 : son premier ouvrage "Cours de Philosophie", résumé de ses leçons est publié.
1872 : il réintègre dans l'enseignement à la Faculté de Bordeaux mais là encore l'indépendance de son caractère et ses idées lui valent une autre disgrâce. Cette mesure fait naître sa vocation politique.
1875 : il est néanmoins réintégré à la Faculté.
1881 : devenu maître de conférences à l'Ecole Supérieure de Sèvres, il est élu député de l'Aveyron, circonscription de Rodez.
1885 : il se présente aux élections sénatoriales comme candidat républicain mais échoue contre la liste conservatrice. Il ne se représente pas aux élections législatives et décide de se consacrer aux nombreuses conférences et œuvres qu'il fait paraître sur Jeanne d'Arc.
1894 : élu sénateur de l'Aveyron, il défend de nombreux projets économiques importants pour le département et parvient à faire voter sa proposition d'institution d'une fête annuelle en l'honneur de Jeanne d'Arc.
1903 : il quitte la scène politique et continue à écrire des ouvrages historiques et philosophiques : "Pensée Chrétienne", "Pensée Moderne", " "Pères de la Révolution". Il traduit aussi des œuvres du vieux français en langage moderne : "Le mystère d'Orléans", "La chanson de Roland ".
1916 : il décède à Cannes et lègue à la Ville de Rodez sa bibliothèque, un capital pour aider les jeunes gens ou jeunes filles modestes à réaliser des projets professionnels et son buste en bronze sculpté par Denys-Puech.

...

En 1934, le Conseil Municipal de Rodez décide de donner le nom d’Amans-Joseph Fabre, homme de conviction, au premier Collège public pour Jeunes Filles qui a ouvert ses portes en 1930.
En 1935 : le buste est officiellement inauguré et le nom de Amans-Joseph Fabre apposé sur la porte du Collège. C'est un hommage à cet ardent défenseur au Sénat du rôle de la femme et de l'enseignement secondaire public pour jeunes filles encore très peu développé au début du XXème siècle. Il n'avait pas hésité à écrire dans son principal ouvrage de philosophie :

" …de même qu'elle ne doit pas rester étrangère aux nobles curiosités de l'esprit humain, la femme ne doit pas rester étrangère aux choses de la cité pour se claquemurer dans celles de la famille… "

" Pourquoi n'y aurait-il pas des femmes restant libres de déployer dans toutes les directions les facultés diverses que pensent leur avoir réparties la nature et le travail?… l'avenir dépend de ce que sera la femme de demain… "

Claudie Blanquet, professeur-documentaliste, aujourd’hui à la retraite