Mettez en présence un barbier astucieux et hâbleur, un Comte amoureux transis d'une belle captive, en vérité pas si docile que cela, un barbon ridicule et avide et vous retrouvez tous les ingrédients de l'opéra de Rossini et les recettes du succès de l'histoire originale de Beaumarchais. Le gymnase du collège Fabre figurant la place de Séville, un accordéon en guise d'orchestre, voici le Bus Figaro, opéra de poche itinérant, œuvre librement inspirée du « Barbier de Séville » revisité par Frédérique Lombart, metteuse en scène et accessoiriste pour l'occasion.

Pour les deux cents élèves de sixième du collège Fabre, mercredi 17 mai en fin de matinée pendant une heure échevelée, ce fut une cascade de cavatines et de roucoulades teintée de quelques allusions à « la Vie en Rose » ou au tango, anachronismes bienvenus car la bonne humeur est communicative.

Malgré l'espace réduit mais optimisé par un paravent-coulisse et habillée d'un fond de scène fait de magnifiques tableaux colorés, la troupe n'avait pas lésiné. Quiproquos et faux-semblants se sont enchainés appuyés par des changements de costumes et d'époques ; l'imagination a fait le reste ...

Point d'orgue d'une histoire menée « tambour battant », la manifestation s'est achevée en chanson, un chœur appris par les élèves en amont et interprété par toute l'assistance pour chanter cette journée de la « précaution inutile ». Ce « Happy end », comme il n'en existe que dans le monde de l'opéra, enjoué et festif a été suivi d'un échange entre élèves et professionnels du spectacle vivant, artistes lyriques en tête (d'affiche) pour réaffirmer devant les chanteurs en herbe, que l'opéra est moderne et enjoué. Même les métiers de l'ombre étaient à l'honneur car le spectacle fut complet pour l' auditoire captivé.